C’est la question à laquelle nous tentons de répondre actuellement en prospectant sur le bassin versant avec le bureau d’études FISH PASS. Les altérations, principalement d’origine anthropiques, affectent nos cours d’eau. Par conséquent, ils ne remplissent plus toutes leurs fonctions. Les perturbations subies ont des répercussions importantes aussi bien sur la qualité de l’eau que sur les inondations et débits.
Voici des exemples de critères étudiés sur le terrain :
1. L’étude de la morphologie du cours d’eau
- Le lit mineur :
Le profil du lit, en long (tracé/pente) et en travers (largeur/profondeur)a pu être modifié par l’intermédiaire de travaux hydrauliques (recalibrage, curage, rectification du tracé du lit). Cela conduit à des cours d’eau élargis, sur-creusés et rectilignes. Les conséquences hydrauliques ne sont pas négligeables : perte de connexion avec les parcelles annexes, accélération des débits vers l’aval pouvant entrainer des phénomènes d’inondations, mais également une perte des habitats bénéfiques à la faune et la flore de rivière.
- Les berges :
L’état des berges et de la ripisylve (végétation des rives) est souvent lié aux travaux de rectification du lit mineur. Les berges sont alors abruptes, uniformes et ont un potentiel d’abris pour la faune très faible. L’entretien de la ripisylve est également un élément étudié : la coupe à blanc est à proscrire et la diversité des strates est appréciée (herbacée, arbustive et arborée).
- Le lit majeur et les annexes hydrauliques :
L’étude des parcelles jouxtant le cours d’eau, en termes d’occupation du sol, de potentiel de réseaux annexes connectés, permet de connaitre le potentiel d’exploitation en période de crue. Par exemple, le brochet exploite les prairies inondées lors de sa reproduction. Mais le remblai, l’urbanisation, la création de digues limitent ce potentiel.
2. L’étude de la dynamique du cours d’eau
- La continuité écologique :
Le nombre d’obstacles à l’écoulement nuit à la circulation des espèces jusqu’aux zones de reproduction. Des populations de truites sauvages sont observées mais se font de plus en plus rares.
- La ligne d’eau :
L’étude de la ligne d’eau correspond à la hauteur d’eau, parfois affectée par la présence de bief, de perte de pentes ou de retenue d’eau sur le fil du cours d’eau. La diversité des faciès d’écoulement (plat, courant,…) favorise une hétérogénéité des hauteurs d’eau et des vitesses d’écoulement.
- Le débit :
Le débit, souvent exprimé en mètre cube par seconde correspond au volume d’eau passant dans la section de la rivière sur une durée donnée.
Le nombre de facteurs influençant le débit du cours d’eau est souvent sous-estimé. Différents paramètres sont étudiés sur le terrain, comme le drainage et l’imperméabilisation des sols environnant le cours d’eau, le recalibrage de la rivière, ayant pour conséquence d’augmenter le débit. Et au contraire, les prises d’eau ou la présence de zones d’évaporisation (étang) contribueront à limiter le débit.
Les travaux, mis en œuvre lors du futur programme de 2016 à 2020 sur les milieux aquatiques, mais également à l’échelle globale du bassin versant permettront de répondre à ces enjeux locaux de dégradation de la rivière. En effet, il est important d’agir sur la rivière en elle-même, mais l’amélioration de l’état restera modérée si l’on n’engage pas, en parallèle des actions de restauration de haies anti érosives, de restauration de zones humides, des actions de sensibilisation sur l’entretien des fossés…